1. Le problème : obtenir un fichier à partir d’un flux de données
2. La solution : le rippage des CD
3. Les aspects à prendre en compte
4. Présentation: Exact Audio Copy
Un CD audio ne contient pas de fichiers mais un flux de données interconnectées qui peut être lu par l’appareil ou le logiciel ad hoc [i]. C’est ce qu’on appelle un format lié au média. Or l’archivage numérique, lui, nécessite indubitablement des fichiers, qu’il s’agisse de textes, d’images ou de données structurées. L’archivage audio n’échappe pas à la règle et s’effectue désormais entièrement par le biais de fichiers ; dans le domaine des vidéos, ce sera bientôt également le cas (cf. Felix Rauh, l’archivage de formats liés aux médias : CD audio, Digibeta. Séance d’information du CECO, 17 novembre 2008). Le projet Sauver les CD du CECO n’a fait que confirmer la nécessité d’avoir des fichiers archivables pour l’archivage durable de données sur des supports numériques éphémères (cf. les procès verbaux en allemand des ateliers des 09.06.2008 et 25.09.2008). Il s’agit donc de transformer le flux de données lié au CD en fichiers archivables [ii].
Pour ce faire, il est nécessaire de recourir à un programme de rippage (CD Ripper). Le nombre élevé de MP3 en circulation a largement banalisé le rippage des CD. Les programmes correspondants sont donc très nombreux (cf. liste dans Wikipedia: CD Ripper). Nombre d’entre eux font partie intégrante du système d’exploitation / du logiciel audio, ou sont disponibles gratuitement, voire en code source libre.
Lors du choix du logiciel de rippage de CD à des fins d’archivage, il convient de tenir compte des aspects suivants :
Plusieurs produits commerciaux et gratuits répondant à ses exigences sont disponibles. Vous en trouverez une liste sur Wikipedia, Accurate/secure rip. Le CECO na pas testé tous ces produits et n’est pas en mesure de les évaluer. Il présente un produit possible : Exact Audio Copy.
Exact Audio Copy (EAC) est un produit gratuit, qui peut être téléchargé à l’adresse http://www.exactaudiocopy.de/. (Le programme est actuellement disponible en version V0.99 prebeta 4.) Le fichier .exe peut être installé par double-clic après le téléchargement. Un CD doit se trouver dans le lecteur optique de l’ordinateur lors du démarrage d’EAC.
Lors de la première exécution du programme sur un ordinateur, c’est Setup Wizard qui permet la configuration. L’exécution se fait en plusieurs étapes :
La configuration est terminée.
D’autres options sont disponibles par le biais des menus :
Pour ripper un CD, il faut sélectionner toute les pistes du CD et choisir l’option Copy Selected Tracks ou Test & Copy Selected Tracks dans le menu. Avec la deuxième variante, chaque piste du CD fait d’abord l’objet d’une lecture test avant la lecture effective. Si les résultats des deux lectures sont identiques, on reçoit un Status Report, qui doit être enregistré avec les données rippées et qui détaille les résultats de la procédure de lecture. À noter qu’un résultat (Track quality) de moins de 100 % signifie simplement que certains secteurs ont dû faire l’objet de plusieurs lectures. Toutes les erreurs sont corrigées sauf lorsque le programme fait état de Suspicious positions.
Remarque : le programme EAC est principalement destiné au rippage de CD de musique produits de manière industrielle alors qu’en règle générale, les documents à archiver sont disponibles en un seul et unique exemplaire. Deux options du logiciel sont de ce fait superflues et doivent être désactivées :
Pour obtenir des informations supplémentaires, il est possible de consulter le site Internet d’EAC et notamment la rubrique Documentation. Sur le site allemand www.audiohq.de, Frank Bicking propose un mode d’emploi illustré comprenant des explications détaillées sur Exact Audio Copy : Audio-CDs rippen mit Exact Audio Copy.
Les fichiers audio en format WAVE non comprimé sont relativement volumineux. Ici, la règle d’or est la suivante : 1 minute de document audio représente 10 MB. En comprimant les données, il est possible de réduire la taille des données de 10-20 % selon le taux de compression. Dans le domaine de l’archivage à long terme, les formats non comprimés sont considérés comme les plus appropriés.
La durée de la procédure de rippage dépend des réglages choisis et donc des exigences en matière de sécurité. Avec le Secure Mode, il faut au moins deux fois plus de temps : le CD n’est pas lu en continu et chaque secteur fait l’objet d’une double lecture. L’utilisation de Test & Copy double encore une fois le temps nécessaire car c’est l’ensemble de la procédure de lecture qui est répétée. Les autres réglages peuvent rallonger ou raccourcir le rippage. Les tests réalisés avec un CD ne présentant pas de problème particulier de lecture ont montré que le rippage le plus rapide est celui réalisé en Burst Mode (vitesse moyenne de 9X) tandis que le rippage le plus sûr correspond à une vitesse de 2X. À noter que rayures et autres défauts rallongent considérablement la procédure de rippage. Un compromis intéressant consiste à utiliser conjointement le Burst Mode et l’option Test & Copy. En effet, le Burst Mode est suffisamment fiable, sauf pour les CD endommagés ou très anciens. Et si les sommes de contrôle du Test & Copy sont identiques, on peut considérer que le résultat atteint est suffisamment sûr. Si ce n’est pas le cas, il faut recommencer la procédure de rippage, de préférence en Secure Mode.
Il est recommandé de ripper les fonds les plus volumineux par traitement par lots en utilisant un changeur CD pouvant être commandé par le biais de la ligne de commande (informations disponibles auprès du CECO). L’alternative consiste à mandater un prestataire externe qui se chargera du rippage conformément aux exigences liées à l’archivage.
N:\KOST\Projekte\KOST.Services\CD-Ripping\Audio-CDs_HowTo_F_v1.doc 08.07.2009 15:08:03
[i] Cf. Wikipedia : Compact Disc Digital Audio. Lorsqu’on place une CD audio dans le lecteur CD d’un ordinateur, MS Windows présente son contenu sous forme de fichiers .cda. Ces fichiers ne sont cependant que de liens renvoyant à l’endroit correspondant du CD et sans lequel ils sont inutilisables (cf. Wikipedia: Compact Disc Audio Track). Sous MacOS, les fichiers ne sont que présentés sous forme de liste ; une fois copiés, ils sont toutefois rippés en arrière-plan, c’est-à-dire que le flux de données correspondant est transformé en fichier.
[ii] Une alternative consiste à archiver le CD entier comme un seul et même fichier, par le biais d’une image en format ISO 9660 (cf. Wikipedia : ISO-Abbild). Dans ce cas, le contenu ne peut pas être lu directement mais doit pour cela être regravé sur un CD ou lu virtuellement par le biais d’un lecteur virtuel. Pour l’archivage, mieux vaut renoncer à cette solution, car dans le contexte archivistique, un CD n’est souvent qu’une pièce unique, voire un simple support de transport mais aussi car l’accès à ces images est souvent moins bon que l’accès à des fichiers.
[iii] Cf. le Catalogue de formats de données d’archivage (Cfa) du CECO et les autres catalogues similaires de la bibliographie proposée sur le site.
CD_audio_HowTo_v1.pdf, 61.1K, 08.07.09
L’archivage de formats liés aux médias : transformer des CD audio en fichiers